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Cité suspendue de Numenera

"C'était le seul moyen qu'il me restait pour sauver ma fille." -Ednallo Siocnarf.

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Worakls - Coeur de la Nuit Unofficial Video

Cette musique ayant accompagné l'écriture de cette page et ayant grandement influencé son contenu, nous vous recommandons de l'écouter durant la lecture.

Numenera est une cité de taille moyenne, à l'architecture et les couleurs sont tout à fait classique. Cette ville serait une ville comme les autres, si elle ne flottait pas à 20.000 mètres au-dessus de la mer.

Le climat est toujours le même, car chaque jour passé à Numenera est strictement identique au précédent, et au suivant, à moins d'avoir des pulsions suicidaires. La ville compte quelques milliers d'habitants uniquement des humains, les Numériens, qui sont eux aussi des humains comme les autres: des bouchers, des navigateurs, des professeurs, des politiciens, ou même des mères de famille. La seule différence entre les Numériens et le reste du monde, c'est leur immortalité.

Les Numériens sont incapables de mourir tant qu'ils restent ensemble, dans leur cité, bien cachée derrière les nuages. La ville flotte grâce au peuple qu'elle abrite, et leur magie: la magie de la réalité. Cette dernière est aussi utilisée dans les navires volants de Numenera, qui sillonnent le ciel pour transporter la nourriture, les armes, et les hommes. Mais la magie de la réalité est également exploitée par les nombreux technomanciens et forgemages Numériens.

Histoire:

Avant l'an 614, Numenera était véritablement une ville comme les autres, si l'on retire le fait qu'elle se trouvait à Cydonia, la terre des Dieux. Depuis 5 siècles, les Kranmariens (qui avaient alors déjà réduit à néant Larmara et ses quelques 25.000.000 d'habitants) parcouraient le pays pour détruire, tuer, et encore détruire. Les Numériens s'étaient toujours arrangés pour ne pas se faire attaquer, soutenant même certaines attaques Kranmariennes, en offrant aux dirigeants de Kranmar des armes, de la nourriture ou des terres.

Mais un jour, il n'y eut plus rien à offrir, et les Kranmariens n'avaient plus rien d'autre à détruire. Le sort semblait s'acharner sur la ville de Numéra, car au même moment, sa princesse, Reimerp Siocnarf, tomba gravement malade. Cela alarma Ednallo Siocnarf, le roi, bien plus que l'invasion imminente de Kranmar. A l'époque, la magie de la réalité n'avait pas encore été découverte, et tout le système de la ville tournait autour d'une autre magie: celle de la vérité. Ednallo alla donc voir son oracle, qui lui dévoila la vérité qu'il voulait connaître: il existait un moyen, selon lui, qui permettrait de sauver à la fois la ville, et sa fille, mais l'oracle l'avertit: le prix à payer serait élevé, très élevé.

Ednallo, qui aurait pu donner sa vie, sans la moindre hésitation, pour espérer voir l'état de sa fille s'améliorer, accepta bien évidemment la proposition de l'oracle: il construisit, comme demandé, quatre tours au centre de sa ville, toute la ville participa à cette construction, qui causa quelques centaines de morts, car tout devait se faire le plus vite possible. Chaque tour était reliée au centre de la ville à un immense dôme d'argile, dans lequel l'oracle demanda à être enfermé, et au sommet de chaque tour, une pierre de vérité de plusieurs tonnes fut déposée. C'était, selon l'oracle, tout ce qui serait nécessaire pour sauver le sort des Numériens, et surtout celui de la princesse Reimerp.

Tout prit place le 13 d'Homesia 614. Il faisait bon en cette douce matinée, une matinée comme les autres. A six heures du matin, les premiers Numériens à ouvrir les yeux virent une nuée noire et rouge, loin vers l'horizon. A sept heures du matin cette nuée s'accompagna d'un vacarme assourdissant. A huit heures du matin, elle se concrétisa: ce n'était pas une tempête, mais près de 350 millions de Kranmariens fonçant vers Numenera, la totalité du peuple de Kranmar. A neuf heures du matin, un chant s'éleva en-dessous du dôme, alors que l'ennemi n'était plus qu'à quelques milliers de mètres des portes de la cité. C'était l'oracle, chantant "Au cœur de la nuit", l'hymne Numérien, un chant magnifique, qui, selon la légende, aurait le pouvoir de faire pleurer quiconque l'écouterait. Lentement, tous les Numériens se mirent à chanter. Un à un. Tous, sortaient de chez eux, arrêtaient la moindre de leurs activités, et accompagnaient l'oracle dans cet ultime chant, main dans la main. Les tours commencèrent à briller, tandis que le chant montait dans la ville. De murmure, il devenait cri, puis hurlement, et chaque Numérient entonnait "Au cœur de la nuit", sachant que ce serait la dernière fois qu'ils chanteraient tous ensemble. Les tours brillaient de plus en plus fort, et à la fin du dernier refrain, alors que les murs tremblaient, autant par le cri des habitants que par la course des envahisseurs, les pierres placées à leurs sommets se retournèrent, et la ville se décolla du sol. Mais seule une partie s'envola, car la quasi-totalité de la ville, donc le dôme central, et le château royal dans lequel siégeait le roi Ednallo, resta au sol. Mais la zone entourant les quatre tours décolla, emportant avec elle la princesse, son frère, et quelques milliers de Numériens, dont le chant se perdit dans le vacarme de l'envol.

Puis tout se calma, les quatre tours n'étaient plus qu'un point dans le ciel quand les Numériens restés au sol chantèrent les derniers vers de leur hymne. "Au cœur de la nuit" retentit une dernière fois, puis un grondement sourd se fit entendre sous le dôme, qui implosa, emportant avec lui tout ce qu'il restait de la ville et de ses millions d'habitants.

Tout ce qui virent les Kranmariens, ce fut une immense sphère bleue, qui se forma en un éclair au centre de la ville, balayant absolument tout : une immense explosion. L'onde de choc souffla loin, jusqu'à atteindre les armées de Kranmar, dont les premières lignes furent propulsées à quelques centaines de mètres.

Puis tout se calma, et la pluie tomba sur le champ de bataille encore vierge de tout combat.

Pourtant, aucun nuage ne couvrait le ciel de Cydonia.

Cette pluie, c'était les larmes de tous les Numériens, morts dans un ultime chant.

Numenera détruite, il ne restait plus rien que des ruines partout sur Cydonia. Des ruines, et Kranmar. Les Kranmariens rentrèrent chez eux ce soir là, et ils festoyèrent toute la nuit dans un vacarme assourdissant. Mais au petit matin du 14 d'Homesia 614, tout n'était que silence sur la terre des Dieux. Les Kranmariens avaient accompli leur dernier acte de destruction en se détruisant eux-mêmes, et au cœur de la nuit, ils se tuèrent tous, heureux d'accomplir cette ultime destruction.

Ainsi naquit Numenera.

Durant les 845 années qui suivirent, voici ce qu'il se passa:

Tout d'abord, la vie s'organisa dans la cité, on fit reconstruire des maisons, des murs, mais aucun hôpital. Car les Numériens étaient désormais immortels. L'oracle avait laissé à l'intention de la princesse Reimerp un texte de lois à respecter dans les cieux.

"Lorsque Numenera sera sauvée, le sang royal devra s'assurer que jamais rien ne change au sein de la ville, chaque jour qui passera devra être identique, dans la limite du possible, au suivant, et au précédent. La réalité sera ici alternée et le sort des Dieux ne vous atteindra plus. Ne quittez pas Numenera. Ne quittez pas les Numériens. Toute entrave à ces lois se soldera par la mort froide et brutale d'un, de plusieurs, ou de la totalité des Numériens."

Depuis, Nollif et Reimerp Siocnarf (les deux enfants du roi Ednallo Siocnarf) dirigent la ville, accompagnés des Numériens dits "supérieurs". L'identité des supérieurs n'est pas toujours dévoilée, ce qui complique fortement toute rébellion. Tous les Numériens peuvent vivre éternellement et vieillissent bien plus lentement, mais il y a une condition: ils doivent vivre chaque jour de manière identique, conserver le même travail, la même femme, la même maison, pour l'éternité.

Avoir un enfant est puni par la peine capitale, et toute personne qui tenterait de faire varier une seule de ses journées serait torturé, ou même jeté par-dessus bord. Même si les Numériens quittant la ville ne sont plus immortels, ils conservent une certaine puissance. Cela dit, tous leurs souvenirs seront effacés, et la plupart des bannis ne survivent pas aux 20.000 mètres qui séparent Numenera de la mer.

Localisation: A l'origine la ville se situait au-dessus de Cydonia, mais l'explosion qui suivi son envol la poussa à plusieurs centaines de kilomètres au large des côtés, au-dessus de l'océan Calidi.

Facts: -La ville de Numenera est une ville "parfaite", une véritable utopie. Mais comme le dit si bien Nollif, "L'utopie a un prix", et ce prix, c'est l'éternité, qui se répète encore et encore. La plupart des Numériens savent parler plusieurs langues, ils savent conduire des navires volants, se battre, et ils maîtrisent généralement plusieurs magies, car les lois de Numenera n'ont rien contre l'apprentissage.

-Des nouveautés peuvent être acceptées en ville, mais elles sont souvent mineures. Tout ce qui est nouveau est détesté à Numenera, et les enfants en sont un très bon exemple, car les habitants profitent de leur immortalité pour briser la totalité de leurs os, de temps en temps. Ce crime est souvent ignoré par le gouvernement Numérien, qui le considère comme de la "taquinerie", car après tout, cela ne tue pas les enfants, qui peuvent de nouveau marcher le lendemain matin.

-Torturer un immortel n'est pas chose facile, mais à Numenera, les supérieurs ont un don de créativité étonnamment développé. A l'abri des regards, les "déviants" sont jetés dans un puits rempli de Rats Géants affamés, qui peuvent parfois dévorer le corps du pauvre Numérien durant plusieurs semaines. Même s'il se régénérera rapidement, il restera éveillé et conscient tout le long de la torture: de quoi lui couper l'envie de recommencer.

Note du MJ: Vous retrouverez plus d'informations concernant la ville, ses habitants et leur mode de vie sur la page des Numériens.

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