Le Manuel des temps passés: un livre d'histoire
Avant le livre
L'écriture de ce manuel par Manfred Anskuld prit fin en 1458. Il l'avait commencée en 1448, dans le but, selon ses propres dires dans la préface, de "venir en aide, tout d'abord à ceux qui souhaitent en savoir plus, mais aussi et surtout à ceux qui doivent en savoir plus, sur le monde, sur son passé, sur son histoire."
(Cela vaut aussi pour vous, les joueurs en soif de savoir ! Une grande partie du lore sera délivrée ici-même, dans les pages de ce manuel d'histoire)
Dès sa sortie, ce manuel connait un réel succès dans les instituts, notamment ceux de Spirale, dans les contrées d'Elaris. Rapidement, le livre est traduit en Emporien, en Bielomova, et même en Tarlâm. Il est exporté dans tout le continent, et même dans une grande partie du monde, notamment le Nord. Il atteindra un grand record de ventes et de réputation au début de l'an 1459, pour sa précisions, ses détails, la vérité et l'objectivité de son contenu, mais également pour sa simplicité de compréhension, qui va révolutionner le monde des études, jusqu'alors cantonné aux vieux manuels et aux ennuyeux traités historiques du siècle dernier.
Le livre reçu cela dit des critiques, certains le trouvant "trop Spiraléen pour être objectif", ce qui n'est pas forcément vrai, même si le pays d'origine de l'auteur est souvent évoqué dans les nombreuses pages du manuel. Il est, selon Thamior Siannodel, professeur en Histoire à l'université principale d'Elaris, "LE livre à trouver chez n'importe quel être de culture qui se doit."
Le livre
(Avant de commencer, notez que le livre sera long, et précis, accompagné de nombreuses images, et de faits qui ne vous intéresserons pas forcément, c'est pourquoi un sommaire a été mis en place pour vous aider à vous retrouver. N'hésitez pas à demander si vous ne trouvez pas votre bonheur, ou à utiliser la commande ctrl+f pour rechercher des termes particuliers)
Livre d'histoire
Par Manfred Anskuld, historien
Avec l'aide précieuse de, Anastrianna Amastacia agrégée d'histoire à Elaris
Introduction
Ce manuel d'histoire est destiné aux étudiants des universités et aux élèves de classes tertiaires. Il reprend en thématiques précises les différents faits passés, qu'ils soient sur le continent ou ailleurs. Il permet d'acquérir des connaissances et d'approfondir les méthodes déjà connues, en accordant une grande place à l'étude personnelle et au travail critique sur les sources, que ce soit de document ou d'événement notable. En plus de l'Histoire, la géographie, cartographie, politique et des sciences sociales et littéraires, ce manuel analyse également les productions artistiques dans un cadre d'étude de l'histoire des Arts. Le programme qu'il contient, qui offre l'opportunité de développer une réflexion historique et d'appréhender ces disciplines, est ainsi de nature à préparer les étudiants, et même à venir en aide, tout d'abord à ceux qui souhaitent en savoir plus, mais aussi et surtout à ceux qui doivent en savoir plus, sur le monde, sur son passé, sur son histoire.
Première partie: Le rapport des peuples à leur passé
La science de l'Histoire permet aux peuples d'analyser et de comprendre leur passé, pour ainsi conduire leur futur. Les recherches des Historiens sont donc fondées sur des méthodes rigoureuses et solides. Mais les peuples entretiennent d'autres liens avec le passé: elles font le choix d'en garder des traces (leur patrimoine) et des souvenirs (leur mémoire). En faisant l'étude de ces choix, de leur diversité et des conflits qu'ils peuvent parfois provoquer, l'Historien peut comprendre comment ces peuples voient leur passé, ou le passé de manière plus générale.

Saint-Magnimar de Bleu-Repos, ancien temple des Dieux dans la ville de Milbourg. Bâti en 237 par Hadarai Holimion pour remplacer un bâtiment de la seconde ère. Lieu de tourisme important de Milbourg.
Saint-Magnimar de Bleu-Repos
Ce temple, aujourd'hui lieu de culte, de prière, et demeure des Dieux de Sandor, a été bâti entre 228 et 237 sur la demande du dirigeant de Milbourg, Hadarai Holimion. Construit sur les ruines d'un ancien théâtre détruit durant la période du chaos, ce temple se situe en bordure de la place de Bleu-Repos, à Milbourg, et est donc un important lieu de tourisme pour la ville.
Construit en neuf années, ce bâtiment est reconnu pour ses fresques importantes et sa forme, restée fidèle à l'ancien théâtre, ce qui en fait un monument tout à fait original. Il se situe juste en face du monument aux morts de la guerre de 914 (qui sera bâti pour sa part sept siècles plus tard).

Inauguration par le jeune roi Ivellios Calabra d'une statue commémorant la mort des combattants libres de la guerre de 1240. La statue se situe dans la cathédrale Notre-Dame d'Elaris.
L'exaltation de la mémoire des combattants libres
La guerre de 1240 (ayant en réalité commencé en 1228, mais devenue sérieuse pour Spirale en 1240) prend fin en 1245, lorsque les Ethiniks sont vaincus et le pays libéré - le continent sera libéré sept ans plus tard.
Dès son arrivée au pouvoir en 1258, le roi Ivelios Calabra, alors âgé de seize ans et sous la tutelle de sa mère, la reine Lyle Calabra, décide d'ériger un monument à la gloire des combattants libres, morts pour Spirale durant de terribles affrontements. Ce conflit est particulier car les combattants libres ne sont pas des guerriers de métier, mais des Spiraléens ayant pris les armes pour résister. Lorsque la statue est terminée, en 1260, la guerre est alors terminée sur le continent depuis huit ans. Les mémoires sont encore fraîches et c'est sous la contrainte du peuple qu'Ivelios bâtit ce monument.
Le choix du bâtiment (Notre-Dame d'Elaris), n'est pas moindre, car c'est dans son enceinte qu'a eu lieu le massacre de l'Ange, durant lequel plusieurs centaines de combattants libres sont morts pour récupérer le lieu de culte, dernier renfort des Ethiniks dans la capitale. S'il est nommé ainsi, c'est parce qu'Ander Ulmokina, chef des combattants libres, se serait jeté du haut des piliers sur le chef des Ethiniks qui tentait de s'enfuir. Il s'est ainsi tué pour sauver son pays, d'où le nom de cette statue, "L'Ange Ulmokina".

Monument consacré à la liberté et à l'indépendance de Cornbrook. Construit par-dessus le mémorial des morts de la guerre de 914 par l'architecte Arannis Amakiir.
Conflits de mémoires autour de l'Emporios colonial
Élevée en 1428 dans le centre de la ville de Cornbrook, cette statue de plus de 45 pieds de haut commémore un événement bien précis: l'indépendance de Cornbrook. Cette ville, avec ses alentours, était une ancienne colonie de Spirale, récupérée suite à l'explosion de l'Ancien Empire en 854 de notre ère.
La particularité de Cornbrook est sa composition: la quasi-totalité des habitants de cette ville sont des Humols, qui s'y sont installés lorsque leur esclavage est devenu interdit. Les Cornbrookiens désiraient leur indépendance depuis toujours, en tant qu'anciens esclaves, ils demandaient la liberté en échange de ce qu'ils avaient subit durant toutes ces années. Même si le Royaume s'est contenté de refuser au tout départ, il en est venu aux armes lorsque les Humols se sont mis à persister (massacres du 20 et 26 de Falahembre 1425). Des centaines d'innocents ont donc été tués, ce qui a rendu le conflit très populaire et polémique. Finalement, trop de personnes faisaient pression et Spirale fut forcé d'abdiquer ces terres aux Humols qui y vivaient le premier de Ragnosia, en 1427.
Cette structure représentant un Hibou (en hommage à la race prédominante de la ville) a été construite au-dessus du mémorial des morts de la guerre de 914, une guerre ayant fortement préoccupé Spirale. On peut comprendre dans ce geste que CornBrook ne veut désormais plus être rattaché au Royaume par quoi que ce soit, qu'il est maintenant libre et indépendant, et que les préoccupations de Spirale ne sont pas les siennes. Cornbrook est aujourd'hui une principauté dirigée par Quarion Galanodel, et est connue pour être le plus petit Etat qu'Emporos connaisse.
Premier Chapitre: Patrimoine et histoire
Le patrimoine d'une civilisation représente les traces qu'elle décide de préserver et de transmettre. Si cette notion fait souvent référence à des bâtiments anciens ou récents, cela s'étend également à des paysages, des événements, des objets... Le patrimoine est quelque chose de construit, de précis, qui marque les cœurs d'un certain peuple, et qui montre le rapport de ce peuple à son passé. Les conflits que le patrimoine peut causer révèle également les tensions qui parcourent les sociétés.
Lorsqu'une civilisation met en place son patrimoine, elle sélectionne dans son passé des éléments qui serviront de témoins importants dans son histoire et son avenir. Même si les monuments sont les éléments les plus connus, l'Art en général, les lieux, civilisés ou non, ne sont pas à prendre à la légère, c'est pourquoi cette notion de patrimoine n'est pas que singulière, et qu'il faut donc l'entendre au pluriel.